« L’écologie sans lutte des classes, c’est du jardinage »
De plus en plus utilisée, cette phrase de Chico Mendes est un mantra sur lequel il est intéressant de réfléchir. En nuances.
– Extrait :
« Vous allez me dire qu’on ne mobilise pas les foules en disant : « Il est urgent d’agir parce que la Terre ne sera bientôt plus habitable et qu’il y a donc urgence à arrêter de voyager à l’autre bout de la planète, réduire notre consommation de viande, réparer au lieu de jeter… » Surtout lorsqu’en regardant autour de moi, j’ai l’impression que ça ne va pas si mal que ça. Bruno Latour va jusqu’à dire que « les écologistes créent l’exploit de paniquer les esprits et de les faire bâiller d’ennui »*. Il est plus vendeur d’affirmer que « telles ou telles personnes sont responsables de tout », qui plus est si elles incarnent réellement un système insupportable. C’est vrai, c’est plus efficace pour mobiliser. Selon un autre grand principe, vieux comme le monde, pour se faciliter la vie, il est judicieux de cibler de façon inconditionnelle un ennemi qui a la tête de l’emploi – et qui contribue réellement à la catastrophe –, par exemple les ultrariches. Sans se regarder soi-même, parce que l’on est persuadé d’incarner l’axe du bien. Sans se prendre la tête avec la complexité de ce monde, que nous avons pourtant créé et que nous détruisons depuis que nous sommes Sapiens, ayant mis au point des méthodes très perfectionnées de prédation – arme nucléaire, forage en haute mer, bateaux-usines… –, tout en ayant l’état émotionnel d’un enfant de 5 ans, tout puissant et terrifié. En promettant que, lorsque cet ennemi aura disparu, tout sera réglé. Ça, c’est funky ! Ça, ça donne de l’espoir.
Seul problème : c’est faux. Totalement faux.
Ce système de pensée ne fait que recycler à l’infini le fantasme d’une solution par la destruction d’un ennemi. Un fantasme alimenté et qui alimente les récits politiques, jusqu’à leurs expressions les plus extrêmes qui refleurissent actuellement en Europe. Ici, en France, en cette période de présidentielle, sur fond de pandémie et de guerre en Ukraine, la droite et la gauche traditionnelles peinent à formuler des propositions crédibles, créant de belles zones de flou et d’incertitude propices aux idéologies extrémistes, qui ne s’encombrent d’aucune subtilité et désignent systématiquement des responsables « extérieurs » bien visibles, porteurs de tous les maux.
Je répète : alors qu’est-ce qu’on fait ? »
– lire l’intégral ici :
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