A l’appel du Collectif Citoyens Anti-Gaspi SP3C, des centaines de personnes ont manifesté samedi 25 février dans les rues Saint-Paul-3-Châteaux contre le projet de l’échangeur autoroutier Drôme Provençale sur l’autoroute A7.
Cette lutte en rappelle tellement d’autres contre un projet d’infrastructure routière comme celle contre le projet de contournement ouest de Strasbourg dont la justice administrative vient de valider les autorisations pour les travaux d’une autoroute déjà en fonction, cinq ans après le démarrage de ces… travaux !
« le climat change et nous ? »
En 2022, comme en 2023, il n’est plus entendable de vouloir construire de nouvelle route en France. Nous avons déjà le réseau le plus dense au monde en rapport à notre territoire. Face aux enjeux climatiques et énergétiques, nos décideurs politiques doivent sortir de la logique du tout-routier en matière de transports.
En 2021, la controversé loi Climat et Résilience a cadré la zéro artificialisation net à 2050 (ZAN). Une militante engagée dans la bataille contre l’échangeur autoroutier Drôme-Provençale questionne :
Les acteurs concernés ne devraient-ils pas commencer à s’adapter au monde de demain au lieu de continuer la dérive humaine, sociétale et écologique, néfaste à la vie ?
La politique ne devraient-elle pas tout mettre en place afin d’accompagner la transition au tout routier, préserver le peu de biodiversité et développer l’agroécologie ?
Ca vaut ici. Ca vaut partout sur notre territoire !

Samedi 25 février, des manifestants protestent contre un projet d’échangeur. En 2023, la logique du tout-routier doit cesser. L’aménagement du territoire doit devenir plus vertueux.
Avec la coalition La Déroute des routes, le moratoire contre les projets d’infrastructure routière qu’elle défend a du sens. Nous sommes solidaires avec le collectif citoyens Anti-Gaspi SP3C, comme nous le sommes avec les copains-copines de GCO non merci et… de l’ensemble des collectifs ou associations qui défendent un autre monde que celui des lobbys du béton. Ensemble, nous sommes plus forts.
« Il faudra être beaucoup plus sélectif » dit le ministre des Transports sur les projets routiers… ah oui ?
Vendredi 24 février, la première ministre Elisabeth Borne a présenté le PLAN D’AVENIR pour les transports. Le gouvernement a été clair sur le fait qu’il construirait son propre scénario à partir des travaux du Conseil d’Orientation des Infrastructures (COI). Des pistes intéressantes, notamment pour le train avec une enveloppe de 100 milliards d’euros, mais…
Des intentions, mais dans les faits ?

Le Réseau Action Climat appelle ce dernier à construire un scénario 2bis dit “priorité aux transports du quotidien”. Ce scénario largement inspiré du scénario 2 proposé par le COI, devrait aller plus loin encore sur l’effort d’entretien du réseau ferroviaire et augmenter les enveloppes allouées aux infrastructures cyclables et de transports en commun pour leur donner toute leur place dans la planification écologique. Le Réseau Action Climat attend aussi du gouvernement qu’il traduise politiquement les interrogations émises par le COI sur de nombreux projets routiers en annonçant un moratoire sur les nouveaux projets routiers.
La Déroute des routes abonde dans le sens du Réseaux Action Climat. La coalition défend depuis juillet 2022, un moratoire sur les projets d’infrastructure routière. Pour GCO NON MERCI, l’un des coalisés (ils sont une cinquantaine), « Nous ne voulons plus de GCO en France ! ». Le collectif opposé à l’autoroute de contournement ouest de Strasbourg a subit un revers important dans sa lutte puisque le 23 février dernier, le tribunal administratif de Strasbourg, après avoir donné une première fois raison aux opposants en juillet 2021, a validé les autorisations de construction… d’une autoroute déjà en fonction. Pour autant, les antis GCO restent mobilisés : « la lutte n’est pas finie »
Nous voulons choisir nos mobilités et non plus les subir
Défendre un moratoire sur les projets d’infrastructure routière c’est aussi permettre de défendre les mobilités alternatives au tout-routier. Le Réseaux Actions Climat l’a bien compris, comme la Fédération française des usagers de la bicyclette (FBU). Des entités parmi d’autres qui défendent une autre vision du transport autre que celui par la route.
La volonté du gouvernement de mettre 100 milliards d’euros dans les transports d’ici à 2040 sont des mots. « Seuls les actes comptes » dit Bruno Dalpra, membre de GCO NON MERCI, également membre de la Déroute des Routes pour le compte du collectif auquel il appartient. Il réagissait lundi dans un twitte aux propos de Clément Beaune, ministre des Transports, au micro de France Inter dimanche. À la question « un plan de 100 milliards avec une priorité pour le ferroviaire. Au détriment des routes ? », il répond : « Il y aura des projets routiers qu’on va continuer. Mais les grands projets autoroutiers, je le dis franchement : il faudra être beaucoup plus sélectif ». « Chiche, on se voit quand ? » intervient le militant alsacien toujours dans son twitte, évoquant le moratoire que porte la Déroute des routes.
2023, Saint-Paul-3-châteaux, ils défendent la terre ! 2006, à Strasbourg, ils défendent la terre ! En 2023, s’ils n’arrêtent les conneries, quelle terre aurons-nous en 2050 ?